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L'homme qui savait se faire détester
"Radio Metal" (05.05.2012), Nicolas "Spaceman" Gricourt

Lui, Varg Vikernes, maître à penser de Burzum, vous dira probablement qu'il défend ses idées de manière franche et sans compromission. Mais quiconque lit ses propos, trouvera, sans doute, toujours quelque chose qu'il jugera détestable chez lui. Il joue l'extrémisme le plus radical dans toutes les facettes – au moins celles que l'on connaît – de sa vie. Mais joue-t-il vraiment? Car, assurément, il peut parfois être difficile de cerner la provocation de la conviction.

Par exemple, sur son aversion totale du genre musical que l'on nomme aujourd'hui "Black Metal", dont la communauté fait pourtant, et ironiquement, l'éloge de ses propres œuvres. Une aversion qui, avoue Vikernes, découle de son vécu passé, avant sa condamnation pour le meurtre d'Euronymous, alias Øystein Aarseth, guitariste de Mayhem (il fut libéré sur probation le 24 mai 2009, après 15 ans d'emprisonnement sur les 21 ans prévus par la peine). Il revient d'ailleurs avec nous volontiers et en détails sur l'environnement dans lequel il œuvrait au début des années 90 en Norvège, faisant tomber la vision romancée que beaucoup en ont aujourd'hui, et sur le Black Metal, non pas en tant que genre musical, mais en tant que concept. Certains propos sur ces sujets, et concernant, entre autres, certains musiciens et groupes issus de cette époque, sont à ce titre particulièrement violents.

Violente est aussi sa manière directe et sans pincettes de faire étalage des idées politiques et idéologiques qui l'habitent. Nous ne ferons, pour cette fois, aucun commentaire à ce sujet. Nous vous laisserons juges de ses propos. Propos qui sont là pour dépeindre un portrait complet du personnage. Certains ne manqueront pas de nous reprocher la publication de quelques passages, voire de l'interview complète. Mais sachez que toute idéologie, quelle qu'elle soit, est bien mieux à la lumière où elle peut être combattue, si nécessaire, que terrée dans l'ombre où elle peut progresser hors d'atteinte.

A ce titre, nous sommes dans l'obligation de rappeler que les propos tenus ici-même par Varg Vikernes, dans les réponses à nos questions, n'engagent que lui et en aucun cas Radio Metal qui n'est associé à aucune idéologie, ni aucun courant politique. Sachez également que le discours de notre interlocuteur contenait, à l'origine, des propos incitant à la haine envers certaines ethnies et communautés religieuses. L'éthique de Radio Metal et la loi de 1881 sur la presse nous ont conduits, sur les conseils de notre avocat, à écarter certains propos susceptibles de tomber sous le coup de la loi pénale, notre responsabilité pouvant être engagée. L'interview qui suit contient néanmoins des propos que certains pourront estimer violents et révoltants. Radio Metal rejette toute complaisance à l'égard des idées exposées par cet homme et se limite, dans un but informatif, à montrer que celles-ci existent.

Ironiquement, s'il y a un sujet sur lequel Vikernes, auteurs d'albums parmi les plus extrêmes, réussit à s'affranchir de propos extrémistes, c'est sur sa musique. Umskiptar est un album organique, presque paisible, empruntant au poème Völuspá ses paroles et sur lequel Burzum surprend pour la position centrale du chant et la richesse de celui-ci. L'album étant sur le point de voir le jour et le groupe d'un seul homme ayant sorti en fin d'année dernière une compilation de vieux titres ré-enregistrés, il est tout naturel qu'il s'agisse du premier sujet que nous abordons en détail dans l'interview qui suit.


***

Au début des années 1990 tu as sorti quatre albums et un EP en seulement un an et demi. Aujourd'hui, tu suis le rythme d'un album par an. Comment expliques-tu le fait d'être moins productif maintenant qu'au début des années 90? Préfères-tu prendre plus de temps pour peaufiner ta musique?

Au début des années 1990, je n'avais rien d'autre à faire alors je consacrais la majorité de mon temps à travailler sur la musique. J'avais également une vision très pessimiste du monde et j'étais convaincu qu'il fallait que je termine mes albums avant qu'il ne soit trop tard pour moi pour le faire. Aujourd'hui, je fais beaucoup de choses en dehors de la musique et je suis également beaucoup plus détendu en ce qui concerne l'avenir. Je pense toujours que nous allons droit dans le mur mais j'aborde le problème d'une manière plus stoïque.

Cela étant dit, je reconnais que maintenant je passe plus de temps à peaufiner chaque album.

Enfin j'ajouterai qu'il n'y a pas de labels ou de distributeurs "sérieux" (c'est-à-dire commerciaux) intéressés par la publication de plus d'un album par an pour un artiste. Ils veulent maximiser leurs profits avant de permettre la sortie d'un autre album.

Qu'est-ce qui, actuellement, stimule ta créativité? Existe-t-il une quelconque différence avec ce qui t'inspirait il y a quinze ou vingt ans?

Non, il n'y a pas vraiment de différence. Je pense que la meilleure façon de voir les choses est de dire que je suis inspiré par le vertige métaphysique et le besoin qui en découle de créer une harmonie pour compenser le manque d'harmonie de notre monde. C'est comme si j'ajoutais de la couleur à une photo en noir et blanc pour la rendre plus supportable.

Tu as réenregistré certaines anciennes chansons et les as sorties sur un album intitulé From The Depths Of Darkness. Qu'est-ce que tu n'aimais pas dans les versions originales?

Je trouvais que les voix sur le premier album étaient trop agaçantes, il manquait quelque chose. Quant au deuxième album, sa qualité technique était selon moi vraiment trop mauvaise pour que je puisse l'apprécier.

Aujourd'hui, que t'inspirent ces chansons et cette période de ta vie?

Ce sont des souvenirs de ce qu'était autrefois.

Est-ce que le fait de t'être replongé dans ton passé musical a eu un impact sur Umskiptar? Si tel est le cas, comment et quels en sont les effets?

L'album From The Depths Of Darkness a été enregistré courant 2010, en d'autres termes avant même que je n'enregistre Fallen. Par conséquent, il a probablement eu plus d'impact sur cet album que sur Umskiptar. Comment? Sans doute en me poussant à faire plus de musique à ce moment-là. Ainsi, il a peut-être fait en sorte que ces deux albums sortent plus rapidement que s'ils avaient été composés dans un autre contexte. Cependant, il est difficile de citer un effet en particulier.

Il est évident que sur Umskiptar tu as voulu donner plus d'importance à ta voix et à sa variété ; tu utilises effectivement beaucoup de voix claires. Qu'est-ce qui t'a poussé dans cette approche? Avais-tu le sentiment que le recours à des voix purement gutturales limitait ton expression?

Je n'ai jamais réellement utilisé que des voix gutturales. Même sur le deuxième album il y a beaucoup de voix claires notamment pour les chœurs. La voix claire est également présente sur Belus mais aussi sur Fallen. Par conséquent, la seule chose qui ait réellement changé avec Umskiptar est la quantité de voix claires par rapport aux voix gutturales. Simplement, cette fois, je me suis davantage concentré sur les voix claires.

J'ai choisi de procéder ainsi car c'est ce qui correspondait le mieux au concept de cet album. Je ne planifie jamais rien à l'avance quand il s'agit de musique. Je laisse la musique prendre les commandes et je la suis peu importe où elle me conduit.

Umskiptar est un terme en vieux norrois qui signifie métamorphose. As-tu le sentiment de t'être métamorphosé avec le temps, que cela soit en tant que personne ou que musicien? Si oui, qu'est-ce qui a changé chez toi et pourquoi?

Peut-être que tu identifies un peu trop cet album et Burzum avec moi-même. Je ne parle absolument pas de moi et n'aborde ici aucun sujet personnel. Le titre fait référence au poème utilisé cette fois comme paroles, le "Völuspá", décrivant les métamorphoses annuelles de la nature dans un langage mythologique.

Umskiptar est musicalement relativement paisible et reposant. Est-ce parce qu'aujourd'hui tu es beaucoup plus en paix avec toi-même qu'au début de la carrière de Burzum où tu avais davantage de colère à exprimer?

C'est possible, en effet. Je ne suis plus un adolescent et comme je le soulignais précédemment, aujourd'hui j'envisage le monde d'une manière beaucoup plus stoïque.

L'idée derrière ma musique est de permettre aux auditeurs de réellement se détendre et rêver tout en ayant un aperçu de l'Âge d'Or d'un passé éloigné – du moins pendant quelques instant. Plus c'est hypnotique, mieux c'est.

Tu as déclaré que Umskiptar annonçait le retour à tes racines. Est-ce-que cela signifie que tu redémarres un cycle? Comment cela s'inscrit-il dans la discographie de Burzum qui, j'imagine, suit ce cycle?

Tu as raison sur le fait que je sois en train de redémarrer un cycle mais, d'un autre côté, je dois dire que ce n'est pas du tout cela. Je retourne à mes racines dans le sens où, à l'heure actuelle, je suis inspiré et attiré par la musique que j'écoutais à "mes débuts". Tout ce qui a pu se passer entre n'aura pas été une perte de temps mais plutôt un détour nécessaire pour arriver là où j'ai commencé mais avec une perspective différente. Je me trouve sur la même ligne de départ mais je regarde dans une autre direction – ce qui signifie qu'aujourd'hui je sais où aller. Je peux maintenant voyager dans la bonne direction.

Toutes les paroles d'Umskiptar sont issues du poème "Völuspá". Peux-tu nous dire de quoi il parle et quelle est son importance pour toi?

Comme je l'ai déjà dit, le poème a pour sujet les métamorphoses annuelles de la nature, mais il a été largement mal interprété en tant que mythe de la création scandinave et mythe traitant de la fin du monde. J'ai décris la signification la plus profonde de ce poème minutieusement à travers mon livre "Sorcery and Religion in Ancient Scandinavia" [Sorcellerie et Religion dans l'ancienne Scandinavie] et c'est suite à ce travail de traduction que j'ai décidé d'utiliser le poème "Völuspá" en tant que texte pour un album.

C'est un texte important parce qu'il fait partie de notre culture européenne et il mérite notre attention.

De nouvelles photos promotionnelles de toi sont disponibles. Tu apparais sur certaines habillé en chasseur et sur d'autres en guerrier. Que chasses-tu ou que combats-tu? Quel est le concept derrière ces photos?

Le guerrier est habillé en bleu (la couleur païenne) et combat ou se prépare à combattre pour défendre l'Europe. Le chasseur est le même guerrier, seulement métamorphosé. Ils représentent tous les deux la combativité de l'Europe et montrent que même si elle peut être détruite, elle reviendra toujours – métamorphosée – dans les générations futures.

J'ai lu quelque part que tu disais que c'était mieux pour toi de garder tes projets secrets jusqu'à leurs sorties et que tu aurais souhaité que cela se passe ainsi pour Umskiptar. Pourquoi?

Parce que j'avais un attaché de presse qui a envoyé un exemplaire promotionnel de l'album complet à toutes sortes de magazines pour en faire la chronique et, à cause de cela, l'album a été révélé deux mois avant sa date de sortie. En ce qui me concerne, je ne vois aucune raison valable à ce que quelqu'un obtienne une copie de l'album avant sa sortie et il n'est pas non plus nécessaire d'avoir une chronique prête à être publiée au moment de la sortie de l'album. Cela n'a pas la moindre importance que les chroniques soient publiées plusieurs mois après la parution de l'album.

Tu composes et enregistres tout par toi-même dans Burzum. On peut comparer cette approche à Quorthon de Bathory que beaucoup considérait comme étant mystérieux et solitaire. Te sens-tu proche de lui, de sa vision de la musique ou de tout autre chose?

Non, je ne connais pas grand chose de lui. J'aime ses albums Hammerheart et Twilight Of The Gods ainsi que quelques titres de Blood. Fire. Death, mais le reste de sa musique n'est pas ma tasse de thé. D'ailleurs, je n'ai jamais écouté ce qu'il a pu produire après Twilight Of The Gods.

Tu as parfois clairement exprimé ton opinion sur le fait que tu n'avais rien en commun avec la musique Black Metal, sa scène et sa communauté. D'un autre côté, c'est précisément cette communauté qui fait les louanges de ton travail. Alors, qu'as-tu à leur reprocher et qu'est-ce qui différencie ta musique du Black Metal en tant que sous-genre?

Je crois simplement que toute la scène Black Metal d'après 1992 est ridicule. Je connaissais la plupart de ces gars (en Norvège) et je trouve ça très étrange que les mecs que je savais être des rats (en d'autres termes des informateurs de la police) et des lâches s'enfuyant comme des fillettes lorsque je me retrouvais (ou juste semblais me retrouver) dans des bagarres à Bergen se décrivent comme étant sacrément durs, sauvages et brutaux.

J'imagine que mon aversion pour les membres des groupes norvégiens que je connaissais a trop influencé ma vision de cette scène en général. Je sais que c'est injuste mais je ne peux rien y faire. J'en suis désolé mais la simple évocation de l'expression "Black Metal" me donne envie d'attraper mon flingue, façon de parler.

Nous avons parlé avec Ihsahn du groupe Emperor et il a déclaré la chose suivante: "Aujourd'hui, le Black Metal est devenu un genre comme les autres, traditionnel, défini. C'est exactement l'inverse de ce que je pense. Le black a pour moi toujours représenté la liberté musicale. Maintenant qu'il est codifié à ce point, le Black Metal n'est plus du Black Metal à mon sens.". Partages-tu son opinion?

Ha, tiens, en parlant de rats...

Avant toute chose, Ihsahn ne saurait pas définir ce qu'était supposé être le Black Metal. Il faisait partie de ces musiciens de death metal qui ont subitement voulu en 1992 jouer du Black Metal et ce bien après que Darkthrone et Burzum aient respectivement sorti en février et mars de cette même année leur soi-disant premier album de Black Metal, et ce nouveau genre commençait déjà à devenir tendance en Norvège. Ainsi, son groupe de death metal Thou Shall Suffer a changé son nom en Emperor et s'est soudainement revendiqué comme étant un groupe de Black Metal. Très bien, ils ont changé de style et ils étaient naturellement libres de le faire, mais ils ignoraient l'idée que renfermait ce concept, ils ne l'ont aucunement influencé. Ils étaient comme les autres suiveurs – le fait est qu'ils ont simplement commencé à suivre ce mouvement avant les autres mais je doute que cela change quoi que ce soit.

Le Black Metal était un nouveau concept. Le nom en lui-même vient d'un album de Venom, car Euronymous était un de leurs fans, et c'est lui qui a donné son nom à ce concept mais cela n'avait rien à voir avec un quelconque style musical en particulier (mis à part, évidement, n'importe quel style de musique metal en général). L'essentiel dans le Black Metal était que chaque groupe soit différent de tous les autres – en contraste avec tous les groupes de death metal ultra branchés qui, à cette époque, avaient tous le même son. Si un groupe n'avait pas son propre style, sa propre originalité et une approche spéciale de la musique alors ça n'était pas du Black Metal. Lorsque ces rats des groupes Emperor et Enslaved ont très rapidement laissé tomber leurs rêves de death metal et se sont soudainement mis à copier Darkthrone et Burzum, c'est-à-dire Euronymous et moi-même, nous étions furieux contre eux. Ils ne comprenaient véritablement rien! Tout ce qu'ils avaient fait, c'était changer leurs icônes death metal contre des icônes Black Metal, tout ce qu'ils ont fait s'était s'emparer des idées et copier Burzum et Darkthrone mais aussi d'une certaine manière Immortal plutôt que de s'emparer des idées de et copier Death, Morbid Angel comme ils le faisaient avant alors qu'ils jouaient dans leurs groupes de death metal sans intérêt.

Par conséquent, ce sont eux qui ont transformé le Black Metal en un genre à part entière défini et inspiré par la musique de Darkthrone, Burzum, mais aussi, jusqu'à un certain point, par celle d'Immortal. A partir de ce moment là, c'est à dire en 1993, lorsque ces suiveurs ont sorti leurs premiers albums, le Black Metal est devenu un genre musical avec une image particulière (et ridicule) liée à un style particulier. Ils n'ont rien fait d'original, ils n'ont rien inventé de nouveau, ils ont simplement fait exactement la même chose que ce que nous avions déjà fait avant eux. Ils n'auraient pas pu être plus anti-Black Metal!

Ensuite, en mars 1993, j'ai sorti mon album Filosofem qui était intentionnellement différent de ce que j'avais fait avant. C'était un moyen de protester contre cette nouvelle tendance Black Metal. J'ai sorti un album de Black Metal à contre-courant et, curieusement, ils n'avaient toujours pas compris le message et se sont mis à rafler les idées et à copier l'album... Aujourd'hui, Filosofem est vu comme l'un des albums originels du "Black Metal".

Ils ne comprennent sans doute toujours pas, mais pourquoi le feraient-ils? Les idiots ne comprennent jamais rien. Il faudrait probablement leur faire entrer le concept dans la tête à l'aide d'une matraque.

C'est très bien, Euronymous a intitulé notre concept Black Metal. Je ne me suis jamais réellement intéressé à ce terme, alors ils – Ihsahn et les autres suiveurs – peuvent l'avoir. Je n'en veux pas. Je ne veux être associé ni à ces groupes ni à leur merde de quelque manière que ce soit. Et c'est là l'un de mes problèmes principaux concernant ce terme.

Cela étant dit, oui, Ihsahn a peut-être raison quand il dit que les groupes jouant du soi-disant Black Metal aujourd'hui ne sont pas de vrais groupes de Black Metal, mais Emperor ou Enslaved ne l'ont jamais été non plus, et je crois qu'il n'arrive toujours pas à le comprendre.

Beaucoup de musiciens de la scène Black Metal norvégienne du début des années 1990 – à laquelle les gens t'associent – se sont éparpillés dans diverses directions, parfois plus rock'n'roll – comme Satyricon ou Abbath d'Immortal – et parfois plus légères et élaborées – comme Ihsahn avec son projet solo. Que penses-tu de l'évolution de cette scène et de ces musiciens?

J'imagine qu'ils avaient épuisé le stock d'idées contenu dans les albums de Burzum étant donné que je n'ai rien produit de metal entre 1993 et 2008, alors, étant incapables de venir avec leurs propres idées, ils ont dû trouver d'autres groupes dans d'autres genres chez qui pomper...

Plus sérieusement, je dois avouer que je ne prête pas la moindre attention à ce que ces mecs peuvent faire, alors je ne peux pas vraiment répondre. Pour moi, ils ne sont rien d'autre que des rats et vivent dans les égouts humides et sombres de la Norvège.

Qu'est-ce qui te vient à l'esprit si on te demande de te rappeler de cette scène norvégienne du début des années 1990? Tes souvenirs sont-ils conformes à l'idée qu'en ont les gens aujourd'hui?

Ce qui me vient à l'esprit? Eh bien, je me souviens parfaitement comment ils se sont tous trahis entre eux en 1993 après que j'ai tué leur idole, Euronymous, et qu'ensuite ils m'aient tous accusé de l'ensemble des jolis crimes qu'ils avaient commis. Je me souviens qu'ils s'enfuyaient des pugilats tandis que je campais sur mes positions – et gagnais les combats sans leur aide. Je me souviens les avoir entendu dire à quel point ils étaient durs et comment je les fournissais en armes et en explosifs, seulement pour ne jamais les voir s'en servir, si ce n'est balancer à la police que c'était moi qui leur avais tout donné au moment où ils se faisaient arrêter (car ils se dénonçaient tous les uns les autres). Je me souviens qu'ils avouaient des crimes dont la police n'avait jamais entendu parler. Je me souviens comment Euronymous hochait la tête de désespoir, quand il vit ces losers traîner dans son magasin. Je me souviens avoir vendu un fusil pour la somme symbolique d'environ cinq euros à l'un d'entre eux, en espérant foutrement, après coup, qu'il s'en servirait pour se faire sauter la cervelle.

Non, l'image que les gens possèdent de cette scène correspond difficilement à mes souvenirs...

Es-tu toujours en contact avec les amis que tu avais à cette époque dans ce milieu?

...

Non.

Ton album Belus était supposé s'intituler à l'origine, en norvégien, "The White God" mais tu as changé de nom suite à l'émergence de spéculations teintées de racisme concernant sa signification. Te sens-tu, d'une certaine manière, limité dans ta liberté artistique par des gens qui ont tendance à surinterpréter, que ce soit d'une manière politique ou idéologique, tout ce que tu dis ou fais?

Pas vraiment. De toute manière ce n'était qu'un titre provisoire qui m'était venu à l'esprit quelques jours avant l'annonce de l'album. Le titre originel était "The Return Of Baldur" (ce qui donnait en norvégien "Baldurs Tilbakekomst"), mais je me suis dit que cela ferait également émerger de nombreuses idées fausses – leurs laissant croire que je me prenais pour Baldur ou quelque chose comme ça. Je voulais un titre plus neutre.

D'un autre côté, dans un message publié sur ton site officiel l'année dernière, tu prenais parti pour le Front National français et demandais au peuple de France de voter pour son candidat. Crois-tu que c'est le rôle d'un musicien – et plus particulièrement d'un musicien étranger – d'encourager ses fans à suivre une direction politique?

Oui. La France est le cœur de l'Europe et l'avenir de ma nation dépend de la manière dont évoluent les choses en France. Aujourd'hui, principalement à cause de votre génération la plus traîtresse de tous les temps, c'est à dire les personnes qui ont actuellement entre cinquante et soixante-dix ans, vous êtes coincés entre le choix d'un incompétent (Hollande) ou celui d'un menteur (Sarkozy). Certes, vous pourriez ne pas être la prochaine Hellás – l'Italie et l'Espagne vont probablement vous battre sur cette ligne d'arrivée – mais votre nation va sûrement aller très bientôt droit dans le mur et, à cause de cela, il en sera de même pour ma propre nation. Toute l'Europe va souffrir à cause de l'incapacité des Français à réfléchir proprement.

Tu sais, je me battrais, tuerais et mourrais volontiers pour la France et le peuple français, votre nation est européenne et vous êtes comme l'un de mes frères, mais comment le pourrais-je alors que vous vous moquez complètement de vous battre pour votre pays vous-mêmes? Vous abandonnez votre propre nation et crachez sur la mémoire de ceux qui se sont battus et sont morts pour défendre la France. Je suis sûr que la moitié d'entre vous ne sait même pas qui était Jeanne d'Arc ni ce qu'elle a fait. Ils sont trop occupés à vous enseigner autre chose à l'école pour que vous ne puissiez jamais apprendre quoique ce soit sur votre propre histoire et ils sont trop occupés à vous remplacer pour que vous ne puissiez avoir le temps d'apprendre votre propre langue correctement.

Entendons-nous bien : la Norvège n'est pas mieux mais, au contraire de la France, nous n'avons jamais eu l'occasion de réparer les choses, comme vous pouviez le faire lorsque vous aviez l'opportunité de voter pour Marine Le Pen. Dans notre état totalitaire soviétique, nous n'avons aucun recours légal pour défendre notre nation abandonnée.

Tu donnes souvent l'impression de davantage te considérer comme un Européen que comme Norvégien. Est-ce que cela signifie que tu te sens davantage Européen que Norvégien?

Eh bien, ma race est en quelque sorte ma nation. J'ai plus de points communs avec les individus blonds aux yeux bleus qu'il y a, par exemple, en France qu'avec d'autres individus de n'importe quel pays scandinave. Et je me sens plus Danois que Norvégien dans le sens où je ne suis pas aussi démuni et marxiste que mes compatriotes qui ont subi un véritable lavage de cerveau (d'ailleurs, j'ai des origines danoises mais aussi suédoises).

Que signifie être "Norvégien"? Notre identité nationale dans son intégralité a été bâtie sur des mensonges au XIXe siècle et l'ensemble de notre culture a été importée d'autres pays d'Europe. Le Judéo-christianisme a détruit tout ce qui nous appartenait mis à part notre peuple lui-même – mais il fait de son mieux pour le détruire aussi.

(Si Éva Joly est la représentation du peuple norvégien alors – cher Dieu [Païen] – ma nation est certainement condamnée!)

Quelle est ton opinion concernant la crise que l'Europe est actuellement en train de traverser? De nombreuses personnes pensent que nous avons atteint les limites du système capitaliste et de l'Union Économique Européenne, est-ce également ta vision des choses? Que faudrait-il selon toi pour remettre l'Europe sur les rails?

Que pouvons-nous espérer d'autre que la misère lorsque nous permettons aux banquiers d'imprimer de l'argent avec de l'encre et du papier sans valeur qu'ils nous prêteront ensuite avec des intérêts? Ils font ça depuis le début de l'ère industrielle. Ils nous ont constamment vendu de manière agressive leurs prêts. Alors, maintenant, l'ensemble des nations de cette planète leur doit de l'argent! Et c'est également le cas pour chaque individu habitant notre partie du monde! Tu ne peux même pas t'acheter un endroit où vivre sans avoir à leur emprunter de l'argent! Ils s'en assurent tout comme du fait de laisser les frontières européennes grandes ouvertes à l'immigration, entraînant un besoin énorme de logements – et ainsi les prix les plus extrêmes augmentent.

Aujourd'hui, une seule et unique famille, les Rothschilds, possède plus de 50% de toutes les richesses en Europe, et ils ne sont pas la seule famille pleine aux as en Europe. Le problème est qu'ils sont trop cupides pour leur propre bien, alors ils n'arrêteront que lorsqu'ils posséderont tout ce que nous avons. Ils sont également trop stupides pour comprendre que s'ils possèdent l'intégralité de nos biens, il ne restera plus rien pour nous – et lorsque nous ne pourrons plus nourrir nos propres enfants, nous nous rebellerons. Nous finirons par nous révolter quand nous n'aurons plus le choix et ensuite nous assisterons à un gigantesque massacre en Europe. Ainsi, si vous voulez résoudre les problèmes de l'Europe, enlevez-leur tous les pouvoirs et expulsez-les d'Europe! On pourra prendre ensuite leurs laquais, "nos" traitres de politiciens, les journalistes, les professeurs d'extrême-gauche qui nous ont inculqué les mensonges, qui ont tous trahi leurs propres nations encore et encore, foutons-les à la porte!

Puisque la politique – y compris la politique étrangère – a l'air de beaucoup te préoccuper, n'as-tu jamais pensé à t'engager dans une carrière politique?

Non. Je n'ai aucune confiance en ce qu'on appelle la "démocratie". La seule chose qui résoudra la crise dans laquelle nous nous trouvons actuellement est une révolution populaire – et ce n'est plus qu'une question de temps avant qu'elle n'éclate.

Tu as également écris un message au sujet de Breivik. Dans ce message tu sembles condamner ses actes car "aucun vrai nationaliste ne tue les enfants de sa propre nation". Est-ce-que cela signifie que tu n'aurais pas condamné ses meurtres s'ils n'avaient pas été perpétrés contre le peuple norvégien?

En général, je ne condamne pas un meurtre quand il est question de légitime défense. Lorsque ta vie est menacée ou lorsque la survie de ta nation est menacée, tu as le droit de te défendre et violemment si cela est nécessaire.

Condamnes-tu tes ancêtres qui ont tué d'autres personnes en masse alors qu'ils défendaient la France et ses intérêts? Je ne crois pas. Pourquoi le devrais-tu? La France a survécu grâce à eux. La France est grande grâce à eux! Tout ce que tu as aujourd'hui, c'est à eux que tu le dois.

Burzum a atteint un stade où la majorité des gens connaît davantage son histoire – en réalité il s'agît de ton histoire – et ton idéologie plutôt que la musique en elle-même. Est-ce quelque chose que tu déplores?

Pas vraiment, non. La musique, c'est sympa mais je pense que ce que je dis est plus important. Je participe à la prise de conscience en Europe à un moment où la vérité est bannie, aucune musique ne pourra jamais être plus importante que ce message-là.

De ce que je sais, tu n'as jamais interprété la musique de Burzum en live. Qu'est-ce qui pourrait te motiver pour jouer ta musique en concert?

C'est une bonne question mais jouer en live ne fait pas vraiment partie de ce que je souhaite. Certains aiment ça, d'autres non – et j'appartiens tout simplement à cette deuxième catégorie. Je suis plus excité par l'idée de descendre dans mon garage et passer l'aspirateur dans ma voiture que par celle de monter sur scène.

As-tu en tête des musiciens qui pourraient t'accompagner dans le cas où tu changerais d'avis? Si oui, qui sont-ils?

Non, aucun.

Merci d'avoir pris le temps de répondre à toutes ces questions.

Merci pour ton intérêt. Bonne chance à vous et à la France. Vous en aurez besoin dans les années à venir... Que cela soit Hollande ou Sarkozy menant la barque (intentionnellement dans les abysses).

Auteur: Nicolas "Spaceman" Gricourt (© 2012 "Radio Metal" France)






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